La bienveillance, une valeur politique ?
Dominique Steiler - The Conversation
La bienveillance permet de travailler sur le bien-être des personnes et des relations. Georges Gobet/AFP
« Si tu fais réellement partie de l’élite, prends garde à la manière dont tu obtiens le pouvoir. »
(Constantin Kavafis, « En attendant les barbares »)
Cette citation du poète grec introduit à mes yeux la notion d’élite et laisse entrevoir une place possible pour la bienveillance.
J’ai longtemps trouvé détestable ce vocable d’élite, surtout quand il induit une confusion entre l’excellence dans un domaine (que seuls les actes permettent de prouver), et l’attribution d’une sorte de valeur absolue et de privilèges chez ceux qui s’en parent. Je ne l’aimais pas non plus, en qualité de pilote de chasse de l’aéronavale, quand il m’était imposé et que par là même, il m’éloignait des autres au lieu de m’en rapprocher. Je ne supporte toujours pas ce que beaucoup en font, mais j’accepte cependant la nécessité de ce qu’une élite représente, car j’en conçois mieux les rôles et les devoirs : savoir protéger et prendre soin (rôle d’escorte), guider et soutenir (rôle de protecteur), accomplir et être responsable (rôle de leader), et enfin, éduquer et mettre en action les grandes valeurs humaines (rôle de passeur) au service du bien commun.