Comment, depuis 33 ans, Jacksonville aux Etats-Unis, a-t-elle fondé et pérennisé un ensemble d’indicateurs de bien-être sur son territoire ? Surtout, comment acteurs publics et privés ont-ils noué des liens de coopération et de co-construction, favorisant une mobilisation au long cours pour l’amélioration du bien commun ?
Fiona Ottaviani est enseignante-chercheuse en économie à Grenoble Ecole de Management (comUE Univ. Grenoble Alpes), au sein de la chaire Paix économique, Mindfulness et Bien-être au travail, et chercheuse associée au CREG – Université Grenoble Alpes. Spécialisée dans l’étude des indicateurs alternatifs de bien-être et de soutenabilité, elle nous éclaire, à partir de son travail de recherche, sur l’expérience de Jacksonville. Les indicateurs alternatifs sont en effet l’un des outils facilitant la coordination des acteurs à l'échelle d'un territoire, pour tendre vers la paix économique.
La ville de Jacksonville, aux Etats-Unis, utilise depuis trente-trois ans des indicateurs communautaires. Située au centre d’une grande région métropolitaine du nord de la Floride, Jacksonville est la plus grande ville de Floride, avec 880 000 habitants recensés en 2016, soit le double de sa voisine, Miami, dénombrant 453 000 habitants. Jacksonville est devenue, au fil de son histoire, la plaque tournante du transport fluvial et maritime.
Jacksonville s’est mobilisée dès 1985 autour d’une expérience de création d’indicateurs sur la qualité de vie. Le projet pérenne a fait date, faisant de cette cité l’une des plus anciennes expériences locales de construction d’indicateurs communautaires, inspiratrice de nombreuses expériences communautaires de création d’indicateurs dans le monde, notamment aux Etats-Unis, au Canada et en Australie.
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