Colloque "Nudges" 2019 : De la manipulation à l'incitation

Imprimer

LES TRANSFORMATIONS DE L’ACTION PUBLIQUE ET DYNAMIQUES INSTITUTIONNELLES : QUELS CHANGEMENTS DANS LES COMPORTEMENTS ? FIONA OTTAVIANI, CHERCHEUSE A GRENOBLE ECOLE DE MANAGEMENT ET MEMBRE DE LA CHAIRE PAIX ECONOMIQUE INTERVIENT LE 17 OCTOBRE DANS LE CADRE DU COLLOQUE « NUDGES » 2019 A LIMOGES.


Du 16-18 octobre 2019, le colloque Nudge 2019 : De la manipulation à l'incitation - Inflexion des comportements et politiques publiques regroupe des spécialistes de sémiotique, des sciences politiques, et des sciences cognitives et des sciences de gestion. Il s’adresse à tous ceux qui, dans les structures de l’Etat, les administrations et les collectivités territoriales, ont à concevoir et à conduire des politiques d’incitation et de modification des comportements.

testLe débat autour des nudges soulève la problématique du cadre du choix social, autrement dit, de l’organisation démocratique de nos sociétés. Qui décide du sens dans lequel les choix et les comportements doivent être orientés ? Comment se transforment les conventions sociales influençant nos pratiques ? Pour esquisser une réflexion sur les transformations de l’action publique, en résonnance avec les travaux conduits au sujet des nudges, l’analyse de Fiona Ottaviani, dans la lignée du « pragmatisme interactionniste », s’appuie sur les concepts de dynamique institutionnelle, d’arrière-plan collectif et de communautés interprétatives.

Dans le sillage des travaux de De Munck (1998, p. 184), elle considère que les « conventions intersubjectives », qui influencent les comportements, dépendent de l’histoire de la communauté interprétative et de l’arrière-plan collectif de cette communauté. C’est de facto au travers de l’existence d’interactions critiques que surgit la possibilité d’une modification de l’« arrière-plan collectif », entrainant une dynamique institutionnelle particulière.

Si la question des dynamiques institutionnelles dépasse de loin celles des nudges, elle paraît à Fiona Ottaviani constituer la toile de fonds du débat sur de tels outils. Concevoir les transformations de comportements via une analyse en termes de dynamiques institutionnelles ouvre la possibilité de poser différemment la question de légitimation d’une action. Le processus de légitimation d’une action ne correspond pas ici à une forme d’« acceptologie », mais à un processus de sédimentation à travers lequel procède le changement. C’est ainsi via un processus de stabilisation progressive de l’action publique et de ses outils que chacun acquiert sa solidité.

Programme

Lire aussi : Les nudges, un coup de pouce non-violent ? de Fiona Ottaviani et Dominique Steiler